Quels rapports entre science et foi ?
« La théologie et la physique sont […] profondément incompatibles, leurs conceptions ont un caractère […] radicalement opposé », écrit Auguste Comte dans son célèbre Cours de philosophie positive en 1829. Jusqu'à ce jour, beaucoup considèrent que la science s'oppose à la foi. Il est d'autant plus remarquable que de nombreux fondateurs de la science moderne croyaient au Créateur et en tiraient inspiration pour leur travail scientifique : Kepler, Newton, Boyle… Même Galilée, dont le procès est devenu le symbole de la confrontation entre foi et savoir, était convaincu que l'enseignement biblique et l'observation de la nature ne peuvent se contredire, car « l’Écriture Sacrée et la nature procèdent également du Verbe divin, celle-là comme dictée par l'Esprit Saint et celle-ci comme exécutrice très fidèle des ordres de Dieu » (Lettre à Christine de Lorraine, 1615).
Comment comprendre alors que la science est souvent vue comme ennemi de la croyance ? Et quelles orientations la recherche doit-elle prendre pour permettre à la théologie et à la science de retrouver des interactions fructueuses ? Les travaux sur ce site veulent stimuler la réflexion et offrir des ressources à ceux intéressés par les questions à la frontière entre sciences de la nature, théologie et philosophie. Car trop souvent le dialogue entre science et foi a souffert d'un côté de la peur de croyants devant de nouveaux résultats scientifiques et de l'autre côté de l'arrogance de scientifiques prétendant offrir la réponse à toutes les questions que pose l'existence humaine. La solution ne peut pourtant pas se trouver dans l'ignorance, voire le rejet réciproques, mais il convient de chercher des façons constructives pour articuler démarche scientifique et croyance religieuse — deux pratiques humaines fondamentales.